Un complot changea la vie de Néron
Néron n’aurait jamais dû être empereur. Il n’est en effet « que » le fils d’Agrippine, nièce de l’empereur Claude alors au pouvoir et marié à Messaline. Lorsque cette dernière est exécutée pour avoir conspiré contre l’empereur, Agrippine arrive à se glisser dans son lit et à épouser ce dernier qui adoptera Néron et en fera son héritier légitime. Sans cette ruse, c’est le jeune Britannicus, fils biologique de Claude et de Messaline, qui aurait accédé au trône. En l’an 54, Claude meurt d’une intoxication alimentaire qui ressemble beaucoup à un empoisonnement. Aussitôt, Néron accède au pouvoir. L’ambition de sa mère l’aura conduit au pouvoir.
Il tua plusieurs membres de sa famille
Dès l’année qui suit son accession au trône, en 55 après J.-C, Néron soupçonne son demi-frère Britannicus de monter une conspiration contre lui. Ce dernier aurait d’ailleurs été épaulé par la propre mère de Néron, Agrippine, bien consciente qu’elle n’avait plus aucune emprise sur son fils et désireuse de conserver les rênes du pouvoir. Lors d’un repas, Néron se débarrasse de Britannicus en l’empoisonnant.
Quatre ans plus tard, il souhaite répudier son épouse Octavie, qu’il n’avait épousée qu’à des fins politiques. Mais sa mère, qui cherche à influer sur le pouvoir à travers Octavie, s’y oppose. Néron ne supporte plus son insolence ni la menace politique qu’elle représente. Ayant échoué à la noyer « accidentellement », il la fait « suicider » par ses hommes. Après cela, il fait froidement tuer sa femme et demande dans la foulée la main de celle qu’il aime : Poppée. La légende raconte que dix ans plus tard, en 65, il aurait dans un accès de colère tué à coups de pied la pauvre Poppée alors enceinte. Un fait très improbable, mais qui rendrait l’empereur coupable, en plus de fratricide et de matricide, de féminicide et d’infanticide.
La vie de Néron aurait pu être différente grâce à son éducation
Le caractère violent de Néron est d’autant plus troublant que son éducation s’est faite auprès d’un grand nom de la philosophie : Sénèque. Sénèque était un philosophe qui, en tant que stoïcien, a prôné toute sa vie le rejet des passions et la mesure dans toute action. À la demande d’Agrippine, il devint le précepteur de Néron et tenta de lui inculquer les valeurs philosophiques qui sont les siennes.
Force est de constater que, malgré ses efforts pour tempérer les élans de son élève, il n’a rien pu faire pour empêcher la manifestation de sa folie meurtrière. Pire : en l’an 65, Sénèque, qui s’est retiré des affaires pour ne plus assister au spectacle des frasques de l’empereur, est accusé d’avoir participé à la conjuration de Pison : un vaste, mais maladroit complot qui visait à renverser le pouvoir. Néron ordonne alors à Sénèque de s’ouvrir les veines. Ce dernier, en bon stoïcien, obéit sans protester.
On l’a soupçonné d’être le responsable du grand incendie de Rome
L’année précédant la conjuration de Pison, en 64, un terrible incendie se déclare à Rome et réduit un cinquième de la ville en cendres. Les soupçons se portent immédiatement sur l’empereur lui-même. Ce dernier aurait commandité l’incendie, car il était à la recherche d’un espace sur lequel construire son nouveau palais. En outre, il aurait voulu s’inspirer de la vision de Rome en proie aux flammes pour écrire un poème consacré à l’incendie de Troie. Toujours est-il que la catastrophe l’amène à persécuter des milliers de chrétiens.
Désireux de calmer le peuple, il les désigne comme boucs émissaires. Il multiplie alors les condamnations au bucher, aux lions et à d’autres morts spectaculaires. De nos jours, les historiens soutiennent plutôt que l’incendie a été causé à la suite d'un accident. Ils s’appuient pour expliquer cela sur le zèle déployé par Néron pour lutter efficacement contre les flammes. Ils ajoutent aussi que, dans tous les cas, il n’aurait jamais choisi de sacrifier une de ses plus précieuses collections d’œuvres d’art, détruite dans le brasier.
Sa tyrannie se traduisait même dans ses passions
Néron avait un talent reconnu pour les arts. On dit d’ailleurs qu’il préférait largement l’art et l’esthétisme à la politique. Ainsi l’artiste contrarié décide-t-il, à partir de l’année 64, de se produire sur scène devant son peuple. Si cela lui offre l’affection de ce dernier, son comportement amène aussi les railleries de la haute société romaine. Néron n’éprouve que du mépris pour ces réfractaires. Il aurait même menacé de représailles à ceux qui seraient endormis ou qui auraient quitté les gradins pendant la représentation. Rattrapé en l’an 68 par une dernière conjuration, l’empereur vaincu se serait écrié, juste avant son suicide : « Qualis artifex pereo », soit « Quel artiste périt avec moi. »