Jean-Paul II et son parcours atypique pour une image positive
Karol Józef Wojtyła n’était pas destiné à entrer dans les ordres. Son père était sous-officier dans l’armée austro-hongroise. C’était certes un homme très croyant, mais sa famille n’était pas impliquée dans la vie religieuse. Le futur Jean-Paul II souhaitait d’ailleurs initialement devenir comédien. Il choisit finalement de se consacrer pleinement à la foi et accède à la prêtrise en 1946. Favorisé par son charisme et par la place qu’il a su prendre dans la vie ecclésiastique polonaise, il devient successivement évêque, archevêque et enfin cardinal en 1964. Huit ans plus tard, il succède au pape Jean-Paul Ier. C’est en restant fidèle à ses valeurs et à son ambition qu’il a pu atteindre la fonction suprême au sein de l’Église catholique. Il n’est donc pas indispensable de rentrer dans des critères préétablis pour qu’un projet soit accessible. Il faut croire en soi pour aller toujours plus loin.
Oser casser les codes était naturel pour lui
Dès le début de son pontificat, Jean-Paul II souhaite changer les codes de sa fonction. Avant lui, les papes quittaient peu le Vatican et restaient très discrets dans la presse. Dès janvier 1979, le pape polonais se rend en République dominicaine et au Mexique afin de rencontrer les fidèles d’Amérique du Sud. Symbole fort : à peine descendu sur le tarmac de l’aéroport de Mexico, il s’agenouille et embrasse le sol en signe d’humilité à l’égard du peuple qui l’accueille. Pendant son mandat, il visitera ainsi 129 pays. Retenons de ses actes que même les fonctions les plus fermées peuvent être redéfinies. Les seules limites résident dans la personne qui a entre ses mains le pouvoir d’effectuer des changements. Il ne faut donc pas hésiter à bousculer les traditions pour le bien de son entreprise ou de sa communauté.
Faire de ses combats une priorité était d’une importance capitale pour Jean-Paul II et son image
Dès son plus jeune âge, Jean-Paul II a été plongé dans le combat contre le communisme. Né en 1920, il fut témoin de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. Il prit résolument position contre l’idéologie communiste et fit de son pontificat un combat contre le régime en place en Europe de l’Est. Son engagement a un impact réel sur la politique internationale. Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant soviétique, écrira d’ailleurs après la chute du mur de Berlin : « Rien de ce qui s’est passé en Europe de l’Est n’aurait été possible sans la présence de ce pape. » Même si sa fonction n’est théoriquement pas politique, Jean-Paul II garde à l’esprit ses valeurs et sa volonté de se battre pour le bien. Lutter pour ce qui nous anime donne du sens à nos actions.
Il savait comment faire pour fédérer sa communauté
Le but premier de Jean-Paul II a été de moderniser l’image de la religion catholique en rassemblant le plus grand nombre de fidèles. Outre ses nombreuses interventions dans les médias, il aura l’idée de créer les Journées mondiales de la jeunesse. Le concept : réunir des centaines de milliers de jeunes pour créer une communauté solide, unie autour du projet catholique. L’événement rencontra un succès immense et immédiat : la première édition accueille 300 000 personnes au Vatican en 1984. En l’an 2000, l’événement réunit 2 200 000 personnes. Cette idée a permis à Jean-Paul II de fédérer davantage les catholiques et de leur inspirer confiance dans l’avenir de l’Église, tout en renforçant sa propre crédibilité et celle de ses successeurs en tant que chef spirituel.