Profiter de ses échecs pour se réinventer : un des principes de vie de Churchill
Dès son enfance, Winston doit apprendre à encaisser. Son père, Randolph Churchill, le gronde constamment. Cette relation difficile prépare le garçon à un avenir où ses actes seront sans cesse critiqués par le grand public. En 1915, alors qu’il est premier lord de l’Amirauté, il suggère au ministre de la Guerre une stratégie aux Dardanelles qui débouchera sur une hécatombe pour les Alliés.
Dix ans plus tard, lorsqu’il est nommé ministre des Finances, il mène une politique économique désastreuse, première étape vers la crise sociale de 1926. Et pourtant, Churchill ne se laisse jamais démonter. Au contraire, il met à profit ses expériences passées pour apprendre et revenir toujours sur le devant de la scène, jusqu’à atteindre le destin qu’on lui connait comme dirigeant du Royaume-Uni. Pour lui, « le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ».
Se servir de l’humour comme instrument politique
Churchill passe la majeure partie de sa vie au combat : soit sur le front, pendant la guerre des Boers ou lors de la Première Guerre mondiale, soit en politique, notamment à partir de 1940. Ces épreuves n’ont cependant jamais terni son humour. En témoigne la lettre qu’il laisse derrière lui lorsqu’il s’échappe de la prison de Pretoria en pleine guerre des Boers. Dans cet écrit, il s’adresse au ministre de la Guerre de Souza : « […] je considère que votre gouvernement n’a pas le droit de me détenir en tant que prisonnier militaire, j’ai décidé de m’évader de votre prison. »
Cet humour est crucial pour prendre du recul sur les situations dramatiques auxquelles il est confronté. De plus, il alimente un charisme dont il se sert pour négocier avec l’ennemi, nouer des relations amicales avec ses alliés et remonter le moral de ses troupes. Churchill est très doué avec les mots et trouve bien souvent la formule juste et la répartie qui frappe.
La ténacité pour aller au bout de ses idées et pour respecter ses principes de vie
En matière de négociation justement, Churchill est un adversaire de taille. Devant lui se succèdent les plus grands chefs d’État. Et, habituellement, le « Vieux Lion » est convaincant. Il sait ce qu’il veut et flanche rarement. Lors de la Conférence de Yalta, il parvient à persuader les Soviétiques de poursuivre la discussion concernant le gouvernement de la Pologne, jusqu’à ce que les Alliés trouvent un compromis. Sa force de caractère et son aisance pour parler en public sont autant d’outils puissants qu’il manie à son avantage. Il ne « cède un pouce de terrain, sans toutefois prononcer un seul mot amer », comme il l’expliquera dans ses Mémoires.
La flexibilité, un outil stratégique indispensable
Churchill est prêt à s’adapter quand la situation l’exige et quand il n’est pas totalement sûr de lui. Ainsi, opposé initialement au débarquement en Normandie en juin 1944, il finit par accepter cette stratégie à condition que l’opération soit extrêmement bien préparée. Sa capacité à adopter une posture flexible est une qualité de plus chez cet homme. Définitivement grande figure de l’Histoire du XXe siècle.